Nous voilà partis direction Ipoh pour un trajet de 9h en
bateau et bus. Nous arrivons à Ipoh sous la pluie vers 22h, la station de bus
étant à 17kms du centre ville nous avons encore un trajet d’une demi heure en
taxi pour nous emmener en ville. Les premiers hôtels que nous trouvons sont
hors de prix, nous décidons donc d’explorer les petites rues adjacentes pour
trouver notre bonheur. On finit par tomber  sur un petit hôtel vraiment pas cher dans le
quartier chinois. Tout fier de nous, nous partons manger un bout pour revenir
nous reposer après ce long voyage. Quelle erreur ! Cette nuit fut
officiellement la pire de notre voyage, voir même la pire de toute ! Par
où commencer ? Déjà on réalise bien vite que notre bon plan est en fait un
hôtel de passe. On veut bien être naïf mais dans ce cas : qui vient à
l’hôtel à 2 en scooter et sans bagage en 
payant une chambre pour 2h? Donc nous avons eut le droit à des allers et
venus incessants pendant toute la nuit. Bon après tout c’est de notre faute, on
décide donc d’ignorer au mieux où nous sommes pour nous reposer tranquillement.
Mais, on se rend vite compte que notre charmante chambre a en fait des trous
aux fenêtres, on se retrouve donc rapidement avec une famille de moustiques
voraces autour de nous. Là encore tant pis, on est en Asie on finit par avoir
l’habitude d’être dévoré. Mais quelques minutes plus tard une araignée vient
tranquillement se balader sur le matelas. On la tue sans autre forme de procés .
Un peu plus tard dans la nuit, on entend gratter dans la salle de bain, une
souris était venue nous saluer poliment. La nuit a été ponctuée par des réveils
en sueur à cause des bagarres en bas de l’hôtel, forcément avec de trous aux fenêtres
on entend bien. On a finit par vraiment s’endormir d’épuisement et se réveiller
dans la matinée. Autant vous dire que Jo avait son couteau sous l’oreiller et
que bizarrement au réveil l’envie de visiter Ipoh nous avait quitté. Après un
départ de l’hôtel au pas de course et un café bien mérité nous avons décidé de
prendre au plus vite un bus direction les Cameron Highlands à 2h de route de
là. Et nous avons eut raison !

Du temps où Jim Thompson, réputé en Thailande car il est à l’origine
du développement économique de l’industrie de la soie, a mystérieusement
disparu dans les Cameron Highlands la région ne devait pas du tout ressembler à
ce qu’elle est à présent. Sur la route qui traversait les Cameron Highlands
pour nous mener vers Tanah Rata, nous avons vu un nombre incalculable de
gigantesques resorts, de chantiers de construction, de grandes propriétés
vendant des fraises, du thé, accolées à des champs. Le trafic routier y est
infernal. On a eut vraiment peur de ce qui nous attendait avant que le bus ne
nous dépose à notre point de chute. Tanah Rata est une petite ville très
touristique, avec son lot de boutiques et de restaurants, il y en a vraiment
pour tout les goûts. Nous avons attéri au Twin Pines, une petite Guesthouse un
peu excentrée et là pour le coup nous sommes vraiment bien tombés. La
Guesthouse est adorable, lovée au cœur d’un petit jardin fleuri avec quelques
tables. L’endroit est vraiment silencieux et on y trouve pleins de bons plans
pour effectuer les randonnées alentour. En plus de ça le proprio du lieu est au
petit soin. Bref, après notre mésaventure à Ipoh, on ne pouvait pas mieux
tomber. On a donc décidé d’y rester une petite semaine, rien que ça !

La première nuit, nous nous sommes prit une chambre grand
confort pour nous remettre de nos émotions. Le lendemain matin nous étions en
route pour notre première randonnée. Il est très facile de randonner à Tanah
Rata car les alentours de la petite ville fourmillent de trails. Ces trails sont
ordonnés par numéro de 1 à 13. Comme nous sommes organisés, ahah, nous avons
commencé par les trails 10 et 12, car ce sont en fait les plus proches de la
ville. Le trail 10 consiste à monter au sommet du Mont Jasar, où le panorama
sur les Cameron Highlands est à couper le souffle. La montée a été compliquée
car il faut slalomer entre les racines d’arbre, le sol est glissant et il faut
souvent sauter car il n’y a pas toujours de marches assez proches les unes des
autres. Mais l’ascension est assez rapide, 1h 30 et la vue au sommet est
splendide. Le trail était au milieu de la forêt tropicale on a donc croisé des
gros lézards, des plantes carnivores, des arbres millénaires et de superbes
fleurs. D’ailleurs dans les Cameron Highlands il pousse de la lavande, la
Provence au cœur de la Malaisie ! Pour la seconde nuit nous avons quitté
notre chambre grand confort à regret, pour une petite chambre sous les toits. A
l’intérieur il y a le strict nécessaire : un matelas, une couette, deux
oreillers et juste assez de place pour nos deux sacs. Mais après tout, pas
vraiment besoin d’autre chose. Après une grosse nuit, nous voilà reparti pour 3
autres treks. Ne vous y fiez pas, nous ne sommes pas devenu des alpinistes chevronnés
en à peine 2 mois : les trois treks se suivent et forment en fait une
boucle. Nous avons tout d’abord emprunté le trek 5 qui grimpe jusqu’à 1700 m, pas tout à fait
au sommet puisque celui-ci culmine à 1812 m, puis nous avons suivi le trek 6
qui contourne la montagne pour la redescendre ensuite. Les montées et descentes
étaient escarpées mais se balader en plein milieu de la forêt tropicale est
vraiment apaisant, on y a pas croisé un seul autre randonneur. On a fini en empruntant le trek 4 qui nous ramenait à Tanah
Rata en longeant la rivière. C’est ici aussi la basse saison pour les
randonneurs et il n’y avait pas grand monde à Tanah Rata, la petite ville
s’anime beaucoup plus le samedi, dimanche quand les gens du coin viennent y
passer le weekend. Le premier soir nous avons trouvé une petite gargotte qui
fait tout un tas de plats malais pour deux fois rien et elle est vite devenue
notre point de ralliement après une bonne randonnée, au menu : brochettes
de poulet saté, soupe de légumes et nouilles sautées. Un festin.

Le lendemain, nous avons de nouveau emprunté le trek 5 mais
cette fois ci en poursuivant jusqu’au 7 pour grimper jusqu’au sommet culminant
à 1812 m : le Mont Gunung Berembum. Et grimper est vraiment le terme
puisque le chemin était tellement abrupt qu’il nous a quasiment fallu escalader
sur 1 km en nous accrochant aux racines. Le sol était glissant à cause des très
grosses pluies de la veille. La vue au sommet n’y était pas fantastique car la
végétation bloquait la vue mais on était assez fier de nous à l’arrivée. Nous
avons ensuite emprunté le trail 3 pour redescendre tranquillement tout en bas
de la petite ville de Brinchang. A Brinchang, nous avons repris les routes
bétonnées pour rejoindre Tannah Rata. En route, on y croise des tas de cultures
de fraises sous serres, les fraises étant la spécialité de la région. On s’est
régalé d’une glace à la fraise et son coulis fait maison, une petite merveille.
 En passant par un petit village nous
sommes tombés sur des locaux. Ils étaient en train de tourner un reportage sur
les fraises des Cameron Highlands pour un festival du tourisme qui se tient à
Malacca en décembre et ils nous ont demandé de faire de la figuration. Nous
voilà donc en train de nous balader dans les boutiques du petit village
essayant de tenir au mieux notre nouveau rôle d’acteur en herbe. Et nous évoluons
dans les serres pleines de fraises pour les soupeser, en goûter quelques unes,
papoter avec les agriculteurs pour les besoins du reportage. Après une dernière
photo de groupe nous quittons nos nouveaux amis à regret.

Le lendemain, nous voilà de nouveau en route pour un dernier
trek, le numéro 1. Mais sur la route pour nous y mener on s’aperçoit qu’on est
bourré de courbatures après 3 jours de grimpette. On décide de renoncer à l’idée
du trek, le trek numéro 1 devant en plus durer 7h. On décide de marcher quand
même mais sur l’asphalte jusqu’à la petite ville de Brinchang à 8 kms de là. Au
Nord de la ville, nous passons devant « la Ferme aux papillons »et
décidons d’aller la visiter. La ferme aux papillons est en fait un peu plus que
son nom ne l’indique puisqu’elle regorge de papillons mais également de beaucoup
d’autres insectes et animaux présents dans les Cameron Highlands. On y a vu des
insectes rhinocéros, des sortes d’énormes scarabées à cornes mais aussi des
serpents, scorpions, araignées ou geckos pour ne citer qu’eux. Dans un registre
plus mignon, il y avait également des lapins tout poilus, des hérissons mais
aussi et surtout de superbes papillons, nous n’en avions jamais vu d’aussi gros
et colorés. Pour notre dernier jour, nous décidons de nous reposer tranquillement
à la Guesthouse pour préparer notre départ pour Kuala Lumpur. Nous partons pour
la capitale Malaise vendredi matin.