Départ de Bangkok direction le Laos. Cette fois ci nous
avons décidé de tester les trains thaïlandais. Départ donc en train de nuit de
la gare de Hualamphong à Bangkok direction le Nord Est de la
Thaïlande : Ubon Ratchathani. Devant la gare nous avons vu l’auteur
présumé des attentats de Bangkok menotté dans un tuk tuk, il était là pour la
reconstitution des événements avec la police. Un peu effrayant mais au moins il
était menotté ! De là nous avons pris un bus pour traverser la frontière
lao jusqu’à Pakse. Le poste frontière était vraiment glauque mais l’avantage
est que la douane n’est vraiment pas regardante. Vraiment, Vraiment pas !

Pakse est une ville du Sud du Laos située en bord de Mékong.
La ville n’a pas beaucoup d’intérêt en soi mais nous permets de nous imprégner
de l’atmosphère Lao : ici on prend le temps de vivre. Pakse a en fait été
construite par les français pour contrôler la navigation sur le Mékong.
Malheureusement elle a essuyé des bombardements durant la deuxième guerre
d’Indochine et une grosse partie de la ville a été détruite. On comprend mieux
pourquoi tout nous parait si récent.

Par contre les couchers de soleil sont magnifiques. On trouve
quelques terrasses sur pilotis en bord de Mékong où l’on peut les observer et
le spectacle vaut vraiment le coup ! Nous avons également visité le Wat
Luang situé en pleine ville. Ensuite nous avons marché jusqu’aux deux grands
marchés de la ville : le marché de Dao Heuang, un hall immense où l’on
trouve des fringues à l’intérieur et les denrées alimentaires à l’extérieur, et
le marché du soir, ouvert en fait jusque 18h30. Oui Oui.

L’occupation française est encore visible au Laos puisqu’on
a trouvé quelques anciens qui parlaient plutôt bien le français. De nombreuses
gargottes de rue proposent des sandwichs baguette. Elles sont proposées avec
bœuf ou porc, comcombres, carottes, sauce sweet and sour et sauce poisson
tartiné d’une pate marron locale qui s’apparente d’après notre analyse à une
espèce de tapenade locale mais sans câpre (cette analyse, peu fiable, peut être
soumise à objection). Ca reste la saison des pluies au Laos et nos deux
journées à Pakse ont été ponctuées de grosses averses en milieu d’après midi.

Nous sommes ensuite descendus jusque Champassak. Nous y
avons été en songthaew, des camionnettes ouvertes dans lesquelles on voyage à
l’arrière sur des planches en bois. Le toît du songthaew était tellement chargé
de fournitures en tout genre qu’on a vraiment cru qu’il allait céder. Mais non,
peureux petits occidentaux que nous sommes, nous sommes en fait arrivés à
Champassak en vie. La ville a été un vrai coup de cœur. Elle est située au bord du Mékong, petite, toute en
longueur et entourée de jungle et de rizières. A côté de Champassak se trouve
le Vat Phu, un magnifique temple en flanc de montagne (la montagne Phu, du même
nom). A l’origine c’est un temple Hindouiste construit par les Khmers. Il a été
reprit par les bouddhistes par la suite qui en ont fait un lieu sacré où se
déroule une fois par an un grand pèlerinage. Nous avons rejoint le temple en
vélo sous une chaleur étouffante mais les paysages méritaient bien cet effort.
Le Wat est en fait constitué de plusieurs temples et lieux sacrés. Pour y
arriver on doit longer une longue allée bordée de sculptures. Des deux côtés de
l’allée se trouvent deux anciens bassins, vides à présent, où se déroulaient
les joutes nautiques. Les temples sont anciens donc très abimés mais le cadre
est tout bonnement impressionnant. Tout en haut du site on retrouve la source
sacrée autour de laquelle a été édifié le Wat Phou. C’est la que les
bouddhistes viennent à présent  se
recueillir.

Le soir nous avons eut le droit à un énorme orage qui s’est
arrêté au petit matin juste avant notre départ pour les 4 milles îles. Les 4
milles îles se trouvent dans la région de Siphandone, du nom de l’ancien
président Lao qui y est né (un chouïlla mégalo le type). Les îles sont situées
sur le Mékong juste à côté de la frontière cambodgienne. Nous avons choisi de
nous arrêter quelques jours sur l’île de Don Det. On a traversé l’île à pieds
le premier jour. On y trouve beaucoup de pêcheurs et de paysans et un nombre
incalculable de rizières. Le Laos est le pays le plus pauvre d’Asie du Sud Est
avec environ 2 dollars par jour et par habitant. Et le Sud du pays est la
partie la plus mal lotie. Les gens sont adorables sur l’île même si il est
compliqué de communiquer car très peu d’entre eux parlent anglais. Nous avons
du soir profité d’un superbe coucher de soleil, on ne s’en lasse pas, en
sirotant un LaoLao, un whisky local. Le lendemain, nous sommes partis en vélo
(sous 100 degrès pour changer ahah) pour explorer l’île de Don Khon. Elle
est reliée à notre île par un pont. On y a vu les chutes de Li Phi. Beaucoup
d’explorateurs français, durant l’odyssée du Mékong, se sont frottés à ses
rapides sans grand succès, et ont dut les contourner. En effet, les chutes sont
puissantes et nombreuses. Nous avons ensuite pédalé sur l’île de Don Khon, beaucoup
plus paisible que la notre, jusqu’à épuisement. Nous partons maintenant pour le Plateau des Bolavens qui produit parait il le meilleur café du monde. On vous dira ça !