Nous avons décollé tôt de Gili Trawangan pour emprunter le
ferry public direction Bangsal, le port de Lombok. Nous avons ensuite emprunté
un bémo, une petite demi-heure de route pour enfin arriver à Senggigi. Dans le
bémo nous avons rencontré un ancien directeur d’école qui était venu passer un
mois de vacances à Bali. L’arrivée à Senggigi fut un choc, la ville est en fait
toute en longueur et des deux côtés de la route on trouve des boutiques
proposant scooter, tours organises, treks. Toutes les boutiques ont des
rabatteurs qui vous accostent pour vous proposer quelque chose. Nous avons
marché toute l’après midi le long de la côte et les alentours de Senggigi
valent par contre vraiment le coup. On y trouve de longues plages, les routes
grimpent et redescendent sans cesse et offrent de splendide panorama sur la
côte. Nous avons du midi mangé dans une petite échoppe dans une rue non loin de
la plage de Senggigi où nous avons recroisé notre ancien directeur d’école. On
le trouvait hyper agréable au début mais il a vite commencé à nous sortir des réflexions toutes plus
racistes les unes que les autres, on a rapidement fuit ! Dans l’après midi
nous en avons également profité pour faire trempette à la piscine, Jo a demandé
dans un resort vide si l’on pouvait utiliser leur piscine en prenant des
boissons et ils ont accepté. On rêvait d’une piscine depuis tellement
longtemps et on a eut raison d’attendre, on a eut le droit à une piscine à
débordement, tiède et en plus rien que pour nous ! Du soir nous décidons
de quitter Senggigi dès le lendemain afin de partir explorer l’île de Lombok en
scooter. Nous laissons donc nos deux gros sacs de randonnée à notre loueur pour
ne garder qu’un petit sac pour nous deux. Le départ est donné le lendemain
matin dès 9h. Nous pensions partir directement dans le sud mais sur les
conseils d’un gars du coin, nous décidons de rouler jusque Mangsit qui se
trouve au Nord de Senggigi à environ une
demi-heure. En effet, la route qui sépare Senggigi de Mangsit est à couper le
souffle offrant de très belles vues. On y découvre une côte beaucoup plus
sauvage, une eau turquoise, des falaises qui descendent à pic et la forêt
tropicale en arrière plan. Après Mangsit nous bifurquons vers le centre de
l’île pour traverser la forêt tropicale et ses nombreux singes. Les routes sont
sinueuses mais les paysages nous changent beaucoup. Nous rejoignons Mataram par
cette route, Mataram est la capitale de Lombok mais nous ne nous y attarderons
pas car la ville est un bouchon géant. Il nous a fallu une bonne heure pour la
traverser, nous décidons donc de fuir et mettons le cap sur Kuta Lombok. Les
habitants pour différencier la ville de Kuta qui se trouve à Bali et celle de
Lombok les appellent Kuta Bali et Kuta Lombok. Là où sa voisine de Bali est saturée,
très touristique et quasi impraticable, Kuta Lombok est elle un petit paradis.
Nous y arrivons en fin d’après midi après une bonne journée de route, et 200
kilomètres en scooter ça laisse des séquelles sur les fesses. Nous nous
installons dans une guesthouse en bord de plage, un peu excentrée du centre
ville où se regroupe tous les logements. Le lendemain matin nous partons
explorer la côte Est de Kuta : les plages de Gerupuk et de Tanjung Aan.
Les plages sont magnifiques et totalement vides, on y trouve un ou deux vendeurs
de noix de coco et c’est tout. Dans l’après midi nous filons vers l’Ouest de
Kuta pour y découvrir la plage de Mawi. La côte Ouest de l’île est très prisée
des surfeurs qui viennent s’y régaler. Là où la plage de Mawi est pour les surfeurs
expérimentés car les vagues sont puissantes et s’enchainent rapidement, on y
trouve également beaucoup de rochers et de coraux. La plage de Selong Blanak
est par contre réservée aux débutants avec une mer limpide et des vagues bien
moins puissantes. Le lendemain matin, nous filons pour Selong Blanak et Jo
décide tout d’abord de louer une planche de longboard pour s’amuser sur les
vagues. Et il se dit finalement que quitte à être là autant s’initier au surf.
Et il a eut raison car on a beaucoup aimé. Nous voilà donc à regarder du coin
de l’œil les cours de surfs qui se déroulaient à côté de nous pour capter la
technique et croyez moi c’est loin d’être simple. Déjà c’est un sport crevant
car il faut constamment pagayer avec les bras pour arriver à la hauteur des
vagues, pour les prendre, il faut sauter sur les jambes au moment où la vague
nous porte, tenir debout les jambes fléchies pour enfin glisser sur les flots.
Et avant d’y arriver il faut s’en prendre des gamelles, des tasses et des coups
de planche. Nous décidons donc de rester quelques jours de plus à Kuta afin de
s’essayer à notre nouveau passe temps : le surf, oui oui !

Mais nous n’oublions pas qu’on est surtout là pour découvrir
Lombok et nous consacrons donc nos après midis à explorer l’île. Après nos
premiers essais en surf nous filons l’après midi même pour l’Est de l’île qui
est la partie la moins connue de Lombok. Les gens y sont adorables, nous aident
à trouver notre route, nous disent bonjour et nous donne pleins de
conseils. Nous remontons la côte Est jusque Korleko. C’est sur cette côte
que les locaux viennent se baigner, on y trouve de nombreuses familles en train
de pic niquer, de barbotter ou d’aller à la pêche aux crustacés. Les paysages
du centre de l’île sont essentiellement des paysages de rizières et les routes
sont en mauvais état lorsqu’on s’approche des littoraux. Lombok est une île
principalement agricole, elle produit riz, fruits, tabac mais également café et
sel. On trouve quelques salines le long de la côte Est mais l’île vit surtout
de la pêche. Certains coins sont réputés pour la pêche aux homards, mais aussi
pour le thon, le marlin ou le mahi mahi, un espèce de merlan local. On rentre à
Kuta après notre escapade à l’Est avec les yeux pleins d’étoiles. Les habitants de Lombok des sasaks. Les sasaks sont musulmans et ont une pratique de
l’Islam particulière, on a longtemps raconté qu’il ne pratiquait que 3 fois la
prière par jour au lieu des cinqs exigées, ce qui est en fait faux. Les sasaks
vivent en communauté initialement dans des villages de huttes en toit de
paille. Ils sont très soudés et leur religion est en fait un mélange entre
Islam orthodoxe, animisme et bouddhisme. En effet, ils organisent des fêtes ou
cérémonies afin de s’assurer de bonnes récoltes et pratiquent aussi les
offrandes. Non loin de Kuta Lombok, on retrouve les villages de Sade et
Rembitan qui sont des villages traditionnels sasaks que l’on peut visiter. Le
côté ville musée ne nous a pas motivé à aller visiter ces villes, d’autant plus
que Sade a en fait été créée de toute pièce pour le tourisme. Les sasaks
s’organisent néanmoins en village de ce genre et sont l’identité même de
Lombok, ils sont très fiers d’être des musulmans sasaks, comme ils se
définissent.

Le lendemain matin, nous filons encore une fois pour Selong
Blanak pour quelques heures de surf. La route pour arriver à Selong Blanak est
très belle, elle traverse de belles collines arides, de petits villages et la
vue du haut de route sur la côte Ouest vaut  le détour. Nous décidons de passer l’après
midi sur la plage car les courbatures commencent à avoir raison de nous. Le
lendemain, après notre leçon de surf matinale, nous filons pour la presqu’île
située à l’Est où se trouve la plage de Pink Pantai. Cette plage est parait il
superbe. On nous annonçait une heure de route, on mettra finalement 2h30 à
rejoindre la plage dont une heure sur des chemins pleins de trous et de
cailloux. Jo a failli abandonner le scoot et rentrer en France à pieds
tellement la route était interminable et en effet en roulant à 20 km/h on met
du temps ! La plage valait le détour, elle nous a un peu fait
penser à nos criques du sud de la France, un petit goût de presqu’île de
Giens dans cette petite plage sauvage ! Nous revenons à la tombée de la
nuit totalement crevés et décidons le lendemain de nous reposer : ni surf,
ni escapades en scoot. Du lendemain nous filons donc vers l’Est cette fois, sur
une superbe plage. Pour résumer les plages de Kuta Lombok sont vraiment à
couper le souffle. Le lendemain nous quittons Kuta, notre énième petit paradis
sur terre, pour filer vers Tetebatu, au centre de l’île. Nous baladons donc
notre scooter de Kuta Lombok à Tetebatu en sillonnant les petites routes, en
nous arrêtant pour manger dans des petits bouibouis. Là encore on ne croise
aucun touriste et les gens sont d’une gentillesse ! Tetebatu est situé
juste en bordure de forêt tropicale, la Monkey Forest. C’est un petit village
entouré de rizières, où il fait beaucoup plus frais qu’ailleurs sur l’île. Nous
repartons de Tetebatu direction Mataram où une énorme averse, notre première à
Lombok, nous force à trouver refuge dans un centre commercial. Nous filons
ensuite direction Senggigi où nous
devons rendre le scooter après une semaine de balade. Bilan : Lombok
mérite vraiment le détour, c’est un gros coup de cœur pour nous et en sortant
des sentiers battus on découvre des paysages et des gens magnifiques. Nous
repartons donc demain direction Bali, Sanur plus précisément pour notre dernière
semaine de voyage avant le grand départ.